20Mai, 2013
LE BAGNE
Le 27 septembre 1748, une ordonnance royale supprime le corps des galères pour le réunir à celui de la marine. Les galériens sont alors répartis entre BREST et TOULON, ce qui nécessite la construction d’un bâtiment approprié à Brest.
La conception
Cette construction est décidée en 1750 et elle est confiée au Brestois CHOQUET de LINDU (1712-1790) ingénieur en chef de la Marine. Celui-ci va réaliser de 1750 à 1752, dans l’enceinte de l’arsenal militaire, un bâtiment imposant et majestueux répondant à un triple but.
Le rôle
* maintenir aisément la police
* éviter l’évasion des bagnards
* fournir les besoins indispensables à la vie
La disposition
Le bagne de Choquet du Lindu, d’une longueur de 250 mètres environ, est conçu pour recevoir 2000 bagnards, répartis en 4 salles, entre le rez de chaussée et le 1er étage. Les salles sont disposées, par moitié, de chaque côté d’un pavillon central destiné à l’administration et au logement des officiers, tandis que les deux pavillons d’extrémité sont destinés aux bas-officiers. Une porte avec un corps de garde, donne accès à une cour et permet le contrôle des sorties pour éviter toute tentative d’évasion. A chaque extrémité de la cour se tiennent les lavoirs où les bagnards lavent leur linge.
Les accès
Avant d’accéder à la cour, il faut pénétrer dans l’enceinte de l’arsenal par la porte de la corderie, plus couramment appelée porte du bagne. Une vaste cour délimitée par de hauts murs pour éviter toute communication avec l’extérieur, existe à l’arrière du bâtiment. Elle comporte un certain nombre de cabanes ouvertes du toit au sol. C’est dans ces baraques que les bagnards négocient avec le public les produits qu’ils sont autorisés à fabriquer. Les artisans de la ville, cordonniers, tisserands, graveurs, menuisiers, etc… considèrent que ce commerce leur fait une concurrence déloyale.
Vers 1810 on chante «LA COMPLAINTE DES GALERIENS»
…Ceux qui visitent le bagne
n’s’vont jamais sans acheter
Avec le produit de l’aubaine
Nous nous arrosons l’gosier
La fin du bagne
En 1852, les bagnards sont transférés au bagne de Guyane et le bagne de Brest est fermé définitivement en 1858. Durant cette période, il a reçu 70 000 bagnards. Le bâtiment est alors désaffecté et transformé en magasin pour les besoins de l’arsenal. Gravement endommagé durant le siège de Brest en août et septembre 1944, le bagne est rasé en 1947 pour répondre aux exigences de reconstruction de la ville incluant notamment la création du Boulevard Jean Moulin.
20Mai, 2013
L’HABITAT DU BAGNARD
La partie attribuée aux bagnards comprenait le rez de chaussée et le 1er étage. Les pertuisaniers occupaient le grenier, on y trouvait également quelques ateliers spécialisés, cordonniers, habillement, etc…
Le mur axial épais de 1,20 mètre était percé à intervalles réguliers d’ouvertures dans lesquelles des niches étaient aménagées pour un robinet d’eau d’un coté et pour une latrine de l’autre.
Les murs extérieurs du bâtiment étaient épais (environ 1 mètre) pour éviter toute tentative d’évasion. Les taulats en bois (sorte de lit de camp), étaient rejetés contre le mur axial pour écarter cette possibilité.
Une cuisine entourée de grilles de fer était aménagée au milieu de chaque salle. Un guichet permettait la distribution des vivres à l’heure des repas. Chaque salle possédait également une taverne.
Un autel sur roulettes permettait de dire la messe face aux bagnards fixés à leurs bancs.
Des fenêtres grillagées étaient situées à une hauteur telle que les bagnards ne puissent communiquer avec l’extérieur.
Les taulats de 4 mètres sur 4 mètres situés entre les ouvertures basses étaient conçus pour recevoir 20 bagnards, 10 de chaque côté, les têtes séparées par une planche verticale.
Les bagnards étaient enchaînés pour la nuit et s’endormaient dans leur couverture. La longueur de leur chaîne leur permettait d’accéder aux latrines et ne leur laissait aucune ressource pour tenter une évasion. L’allée entre les taulats et les murs extérieurs était constamment parcourue par les pertuisaniers et les argousins.
La nuit les salles étaient éclairées à l’aide de fanaux. A chaque extrémité d’entre-elles, un canon chargé à mitraille était placé sur une estrade pour réprimer toute révolte de la chiourme.
20Mai, 2013
UNE JOURNEE AU BAGNE
Le réveil a lieu à 5 heures, du mois d’avril au mois de septembre, à 6 heures d’octobre à mars. Les bagnards ne sortent des salles qu’une heure plus tard au son de la première cloche de « l’embauche » appelant les ouvriers libres au travail.
Ils doivent à la sortie du bagne présenter leur jambe au « rondier », qui s’assure au son que rendent les fers sous le marteau, qu’ils n’ont pas été limés durant la nuit.
Le départ vers les chantiers et ateliers à lieu entre 7 heures et 8 heures.
Les forçats se dirigent vers les différents lieux de travaux accompagnés par des pertuisaniers (1 pour 5 couples de bagnards).
GRANDE FATIGUE
Les forçats « à la fatigue », terme qui englobe les travaux de force qui ne nécessitent aucune ou peu d’expérience professionnelle, se dirigent vers les différents chantiers. Déplacement des canons, triage des boulets, vidage, curage des bassins, terrassement, manœuvre des grues, mais surtout transport des bois au sein de l’arsenal, là où il y a besoin de travaux de force les bagnards sont là.
Forçats traînant des blocs de granit extraits des différents chantiers d’aménagement des berges de la Penfeld: Ces blocs serviront pour la plupart à paver le sol des bâtiments du plateau des capucins.
Mise à sec d’un vaisseau par des forçats: La pratique dite de la relève est établie spontanément par les forçats, « sur cent hommes qui sont affectés le même jour à un travail donné, seule la moitié travaille, pendant que l’autre se repose » ne permet pas une grande rentabilité.
PETITE FATIGUE
Les forçats ouvriers sont employés à des taches manuelles précises dans différents ateliers de l’arsenal (corderies, forge, voilerie, tonnellerie, peinture) ou plus rarement à des activités intellectuelles. La place des forçats par rapport aux ouvriers libres reste limitée et les salaires accordés aux bagnards maintiennent aussi les différences entre les condamnés et les honnêtes gens.
Forçats forgerons: Un nombre considérable de forçats est nécessaire pour l’entretien du bagne et de ses équipements.
Les paillots ou écrivains: Ce sont des personnages dont l’influence est grande tant auprès de leurs camarades que de l’administration du bagne. Ils sont chargés des taches de secrétariat, intercèdant auprès des chefs de salle en faveur de tel ou tel condamné, rédigant les lettres que leurs compagnons adressent à leurs familles.
L’ordonnance de 1948 donne le droit à certains forçats d’exercer leur métier dans des baraques en dehors du bagne. Ils pouvaient durant leur temps libre fabriquer divers objets et les vendre certains jours, dans la cour du bagne sous la surveillance de gardiens. S’ils n’échappent pas en théorie à la corvée de l’arsenal, ils peuvent toutefois payer un de leurs compagnons en lui donnant au moins 5 sols pour accomplir son tour de fatigue.
En été, certains hommes regagnent le bagne entre 11h 30 et 13h pour déjeuner. A 18 heures, tout le monde est rentré.
En hiver c’est la journée continue: déjeuner sur les chantiers et retour à 16h.
Le dimanche toute l’année, les travaux cessent à 16h.
20Mai, 2013
LA NUIT AU BAGNE
Rentrés au bagne à quatre heures en hiver, les forçats occupent leurs loisirs forcés à diverses activités: quelques-uns lisent ou écrivent, la plupart jouent, discutent ou rêvent.
Les forçats restent enchaînés toute la nuit sur les taulas (sorte de lit incliné en bois) permettant d’accueillir dix personnes. Leur chaîne leur permet de rejoindre la tinette aménagée entre chaque banquette dans le mur de refend du bagne. Ils disposent environ d’un espace de cinquante centimètres par personne.
A partir du XIXe siècle les forçats disposeront d’un certain confort par l’attribution du serpentin (petit matelas d’étoupe) en remplacement du capot d’herbage fourni avec le trousseau à leur arrivée au bagne. Ce serpentin occasionnera une révolte dans la nuit du 15 au 16 novembre 1822 lors de sa suppression comme nid à vermine et cache d’argent et de limes, ils le retrouveront en 1840.
Le signal du silence et du sommeil est donné à vingt heures à l’aide d’un coup de sifflet.
Bibliographie:
Philippe Henwood (Bagnards à Brest)
Frédérique Joannic-Seta (Le bagne de Brest)
Les cahiers de l’Iroise (Le bagne de Brest)
20Mai, 2013
LES PLACES PUBLIQUE DE SAINT-RENAN
De nombreuses places publiques jalonnent la ville de Saint-Renan et certaines d’entre elles sont principalement concernées par le marché hebdomadaire du samedi tout en conservant quelques pans d’histoire à conserver.
* Place Saint Antoine
* Place Saint Herbot
* Place aux chevaux
* Place Léon Cheminant
* Place de la Feuillée
* Place Quartier maître Lannuzel
* Place Général Leclerc
* Place du vieux marché
* Place du docteur Guyader
* Place aux veaux
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PLACE SAINT-ANTOINE
Communément appelée Place aux Cochons, on y vendait tous les samedis plusieurs centaines de porcelets de 20 à 25 kilos. Elle s’appelle maintenant Place Saint Antoine, saint-patron des porcs.
Les porcelets étaient présentés à la vente dans des caisses à claire-voie contenant généralement quatre sujets. Des porcelets plus légers étaient vendus séparément à des particuliers. L’évolution des conditions d’élevage et de vente des porcs à entraîné la fermeture de ce marché.
En semaine la place sert généralement de parking. Le samedi matin, à l’occasion du marché hebdomadaire on peut y voir plusieurs dizaines de personnes déambulant au milieu des commerçants. On y trouve de tout, de la nourriture, des chaussures, des fruits, des légumes, des plantes ornementales pour le jardin.
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PLACE SAINT-HERBOT
Elle était réservée à la foire mensuelle des bovins sous le nom de Place aux Vaches. Elle est devenue actuellement Place Saint-Herbot; saint-patron des bestiaux.
Place aux vaches
La foire sera déplacée en 1967 sur la place Léon Cheminant pour disparaître peu après 1980. La commercialisation des animaux se faisant d’une autre manière.
La place Saint Herbot actuellement.
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PLACE AUX CHEVAUX
C’était autrefois le Marchallac’h francisé en Place aux Chevaux. La foire mensuelle des chevaux se tenait à cet endroit. Elle a disparu progressivement à partir de 1970 avec l’arrivée des tracteurs agricoles.
La place aux chevaux
La place aux chevaux est actuellement entourée par le collège Saint Stanislas, le trésor public et l’école Diwan ainsi qu’un ancien lavoir public.
20Mai, 2013
PLACE LEON CHEMINANT
Cette place a été créée en 1893 à l’occasion de l’arrivée du train départemental à Saint-Renan. Elle portera le nom de Place Mével, maire de la ville de 1841 à 1865, puis place de la gare, et maintenant Place Léon Cheminant, maire de Saint-Renan de 1881 à 1908. Cette place accueille aujourd’hui chaque samedi, tout comme autrefois le marché hebdomadaire.
Place de la gare
Elle accueillait aussi la grande fête foraine lors du pardon annuelle en août. Ces festivités n’existent plus aujourd’hui. Cette place fait office de parking face à la mairie les autres jours de la semaine.