Ce sigle (CO.MI.REN) correspond à Compagnie Minière de Saint-Renan. Cette compagnie était chargée de l’exploitation du minerai d’étain ou cassitérite dans les marais de Saint-Renan.
Un hasard
En 1957, des géologues recherchaient de l’uranium dans la vallée de l’Aber-Ildut. Leurs recherches furent vaines mais ils découvrirent aux abords de Saint-Renan une importante concentration d’un minerai qui, après expertise, s’avéra être de la cassitérite d’une qualité exceptionnelle. Une campagne de sondage avec des carottages tous les 50 mètres permettra de déterminer une zone exploitable industriellement. Cette zone s’étendait sur 7 kilomètres de long sur une largeur maximale de 6oo mètres et une profondeur de 8 à 10 mètres entre Lannéon et Ty-Colo. Ces marais étaient constitués par les alluvions d’un ancien fleuve qui coulait dans la vallée bien avant l’Aber-Ildut.
La Compagnie Minière de Saint-Renan (COMIREN) va être créée en 1960 sous la présidence de M. Charles Pavot. L’extraction commençait par la désagrégation du sol par abattage hydraulique qui consiste à diriger un puissant jet d’eau sur le sol par l’intermédiaire d’une lance à grand débit appelée » monitor ».
Le sol est ainsi transformé en une boue semi-liquide aspirée par une pompe puissante et refoulée vers une station de lavage et de séparation. La boue passe par un système de tamis qui sépare d’un côté les matériaux inutilisables et de l’autre le sable lavé, le gravillon et le minerai.
Lorsque l’excavation creusée par le monitor est assez profonde une drague d’origine américaine va être mise en service avec une capacité d’aspiration et de refoulement de 2000 mètres cubes par 24 heures.
Une renommée internationale
L’exploitation va fonctionner 24 heures sur 24 heures, durant 15 ans, aves un effectif de 130 personnes, jusqu’à épuisement du gisement. Son importance vaudra à Saint-Renan le titre de Capitale Européenne de l’Etain et la COMIREN deviendra un centre d’intérêt pour les pays producteurs d’étain. Au livre d’or de la Compagnie ont signé des ministres et des hauts fonctionnaires du Congo, Equateur, Bolivie , Argentine, Brésil, Canada, Indonésie, Belgique.
Création de cinq lacs
La Compagnie va traiter en moyenne 700 000 mètres cubes d’alluvions par an pour une production de l’ordre de 500 tonnes de minerai expédiées en Espagne ou en Angleterre pour être tranformées en métal pur. Le sable et le gravillon sont vendus aux pouvoirs publics et aux particuliers. Les salaires versés au personnel ont pesé favorablement dans la balance commerciale de la proche région. L’exploitation des boues en amont et en aval de Saint-Renan a asséché et assaini cette zone précédemment humide, inculte et inutilisable. Les parties reconstituées ont été ensemensées ou livrées à la construction immobilière et à l’aménagement d’espaces verts, de loisirs et de sports. Les parties non reconstituées du fait d’insuffisance de matériaux ont donné les 5 lacs de Saint-Renan. Il en résulte une radicale transformation du paysage renanais.
Déjà les romains…
Des monnaies de diverses époques romaines ont été découvertes dans les alluvions confirmant l’exploitation du site par les Romains, l’examen d’échantillions de charbon de bois a fourni la datation radiocarbone du site entre 1200 et 1300 avant Jésus-Christ.